21.11.2025
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Les droits des enfants: un engagement qui ne se discute pas
Hier, nous célébrions la Journée internationale des droits de l’enfant. À cette occasion, Valérie Oberlé, Directrice générale de la Fondation Lëtzebuerger Kannerduerf, partage son regard sur ce sujet essentiel et réaffirme l’importance d’un engagement collectif pour la protection et le bien-être des enfants. Le 20 novembre : Journée internationale des droits de l’enfant. Chaque année, cette date revient comme un appel à la conscience collective, un miroir tendu. Elle nous rappelle que les enfants ne sont pas seulement l’avenir : ils sont notre présent le plus fragile, celui qui révèle, souvent malgré nous, la vérité de notre société. « L’enfance est un tissage de forces fragiles : si on les protège, elles deviennent des ailes. » — Boris Cyrulnik Il faudrait relire cette phrase lentement, presque la laisser souffler en nous. L’enfance n’est pas un territoire simple. Elle est faite d’élans et de tremblements, de curiosité et de peurs, de promesses et de vulnérabilités. Ce que nous faisons — ou ne faisons pas — pour protéger ces forces fragiles conditionne la manière dont elles se transformeront, un jour, en ailes. Même dans un pays comme le nôtre, stable, structuré, prospère, l’enfance demeure un ensemble délicat, exposé aux silences, aux négligences, aux blessures parfois invisibles. Nous aimerions croire que les droits de l’enfant y vont de soi. Mais les droits ne sont vivants que si nous les faisons vivre. La protection n’est réelle que si nous la pratiquons. La bientraitance n’existe que si nous la choisissons. Malgré les textes, malgré les conventions, malgré les campagnes, nous savons que certains enfants restent en marge de l’insouciance à laquelle ils devraient avoir droit. Et c’est précisément pour cela que cette journée du 20 novembre n’est pas un rituel, mais un rappel — ferme et nécessaire — de notre responsabilité. Pour une organisation comme la nôtre, placer les droits de l’enfant au centre n’est pas un positionnement, mais une éthique. Chaque enfant que nous accompagnons porte une histoire singulière, une trajectoire unique. Il nous revient d’être à la fois les gardiens de cette histoire, les protecteurs de cette trajectoire et les témoins responsables de cette croissance. Nous devons à chaque enfant un environnement qui rassure, qui encourage, qui écoute, qui respecte. Un espace où il peut se tromper sans crainte, poser des questions sans honte, rêver sans limites. Un espace où sa dignité est plus que préservée : un espace où elle est reconnue comme une évidence. Cette responsabilité ne repose pas uniquement sur des procédures : elle repose sur des personnes. Les équipes qui chaque jour tendent la main, expliquent, apaisent, observent, préviennent, protègent. La protection de l’enfance est une œuvre quotidienne, faite d’ajustements, de présence, de cohérence, de regards attentifs. La réponse à ce défi est entre nos mains, dans nos actes, dans notre vigilance. Dans notre capacité collective à choisir la Bientraitance plutôt qu’à seulement dénoncer la maltraitance. Les mots que j’utilise ne sont pas une injonction : ils sont une boussole qui nous guide. Ils rappellent que la protection n’est jamais un acquis, mais un engagement vivant. Qu’elle se construit jour après jour, geste après geste. 20 novembre : un rappel, un appel, une promesse En cette Journée internationale des droits de l’enfant, nous voulons réaffirmer clairement ce que nous portons au cœur de notre mission. Nous choisissons l’engagement et la confiance. Nous choisissons la responsabilité. Nous choisissons le courage. Nous choisissons de protéger chaque enfant, chaque jeune, sans compromis. Protéger l’enfance, ce n’est pas seulement accomplir notre mission : c’est façonner le monde que nous laisserons derrière nous. C’est accepter que chaque geste compte, que chaque présence rassure, que chaque regard attentif construit une confiance qui peut changer une vie. À l’heure où nous réaffirmons notre engagement, il est juste de se souvenir d’autre mots, qui résonnent eux aussi comme une boussole morale : « Il ne peut y avoir de plus vive révélation de l’âme d’une société que la manière dont elle traite ses enfants. » — Nelson Mandela Avec ce 20 novembre qui nous rappelle ce qui est essentiel, puissions-nous continuer à révéler ce que notre société a de meilleur. Puissions-nous, ensemble, faire en sorte que chaque enfant soit accueilli avec respect, entouré avec bienveillance, protégé sans condition. Et puissions-nous, surtout, garder en tête cette promesse simple et immense : faire de chaque enfance une terre d’insouciance, où les forces fragiles deviennent vraiment des ailes.